Auteur : Thomas Martin
Petite colonie après la saison de repro
La Perruche Calopsitte élégante (Nymphicus hollandicus)
Photos et élevage : MARTIN Thomas, tous droits réservés
Sommaire:
- La Perruche Calopsitte
- Sexage
- Logement de la perruche calopsitte
- Alimentation de la perruche calopsitte
- Reproduction de la perruche calopsitte
- Expérience d’élevage personnelle de la Perruche Calopsitte
Ordre : Psittaciformes
Famille : Cacatuidés (même famille que les cacatoès)
Biométrie : Taille d’environ 30cm et Poids d’environ 90g
Longévité : Environ 20 ans avec maturité sexuelle durant la première année.
Origine : Espèce Australienne
Statut de conservation : Classée en préoccupation mineure par l’UICN
Sexage
En phénotype sauvage avec des individus de plus de 6 mois le sexage est très facile. Avec les mutations ou les juvéniles c’est très différent. En effet les individus de moins de 6 mois sont identiques aux femelles
Point n°1 : La têteLe mâle : Il a la tête sur fond jaune avec la tache bien orange sur les jouesLa femelle : Le fond est gris mais peut avoir la présence de jaune, diffus ou en tache mais toujours discret. Les taches des joues sont noyées dans le gris et assez fades.
Point n°2 : L’aileLe mâle : Dessous de l’aile noir uniLa femelle : Dessous de l’aile parsemé de pointillés
Aile de femelle
Point n°3 : La queueLe mâle : Queue unie noire dessous et dessus avec possibilité d’avoir une trame gris clair sur le dessusLa femelle : Queue unie sur le dessus mais fond jaune rayé de noir sur le dessous.
Logement de la perruche calopsitte
Cette espèce est la plus courante des moyennes perruches en captivité et est détenue dans toutes les conditions possibles. Cependant c’est et ça reste un oiseau avec une taille respectable. Une volière avec distance de vol de 2m devrait donc être le strict minimum. Les cages et volières d’appartement ne devraient donc pas leur servir de logement.C’est une espèce très résistante qui une fois acclimatée peut rester dehors toute l’année à condition d’être protégée du vent et de la pluie sur au moins une zone de la volière.
Alimentation de la perruche calopsitte
Un bon mélange pour grande perruche est une très bonne base pour leur alimentation. Attention toutefois à ne pas avoir trop de tournesol qui rendra gras n’importe quel oiseau. Il est bon d’enrichir en tournesol l’hiver à contrario si les oiseaux restent dehors.
On peut ajouter à cela du millet rouge .Niveau fruits et légumes, les produits de saison doivent être essayés et selon les individus le succès peut être au rendez-vous assez rapidement.
Reproduction de la perruche calopsitte
Les oiseaux sont prêts à reproduire à 1 an. Les nichoirs doivent être assez grands vu la taille des calopsittes. En général des dimensions de 25X25 de base et 30cm de haut sont les minimales requises, pouvant aller bien plus grand selon le type de nid. Le matériau est important aussi. Le bois devra être épais parce que les oiseaux aiment le grignoter. De plus en plus d’éleveurs utilisent l’alu ou le PVC pour les becs crochus.La ponte est de 4 à 7 œufs pondus un jour sur deux qui seront couvés pendant environ 20 jours et alternativement par les 2 parents. La couvaison ne débute qu’au deuxième voir troisième œuf.Les jeunes éclosent aveuglent et le restent pendant 7 à 9 jours. Le baguage s’effectue en 5,5mm au 7ième jour avec vérification ensuite que les parents n’ont pas ôté la bague.Au bout de 25-30 jours les jeunes quittent le nid et seront sevrés dans les 2 semaines qui suivent.Un couple peut faire 2 à 3 nichées dans l’année mais il ne faut pas qu’il en fasse plus pour le bien de la femelle.
Mutations : Il existe une multitude de mutations et de combinaisons de mutations. Les plus connues sont les opaline (anciennement perlé), face blanche, lutino, joues jaune…
Expérience d’élevage personnelle de la Perruche Calopsitte
J’ai acquis mon premier couple de calopsittes en Novembre 2002. Un mâle opaline et une femelle opaline-ino. J’étais allé chercher un couple de mandarin à la bourse du coin et bing j’ai succombé.
Couple mâle opaline et femelle opaline ino
J’ai acheté ce que je considérais à l’époque comme une volière mais qui en réalité est une grande cage de 100X30 de base et 90 de haut. Autant dire que le couple était en liberté dans la maison les ¾ du temps. Autant dire qu’à un moment mes parents ont été saoulés par les dégradations des 2 monstres, sur le papier peint, sur les meubles en bois… Donc en 2003 décision prise de construire une volière sur notre terrain. Quelle brillante idée nous disions nous au mois de Janvier en faisant les plans. Loin de nous imaginer la construction en pleine canicule l’été…Bref on a monté une volière en dur de 12m² avec un sas, un abri hors gel (10cm d’isolant polystyrène) et une partie extérieure couverte.
Intérieur de l'abri
Extérieur de la volière
Une fois la volière finie j’avais dans l’espoir d’acheter une femelle sauvage pour mettre avec le mâle opaline et un mâle opaline-ino pour mettre avec la femelle opaline ino. Donc je suis parti chercher ces 2 oiseaux. Je suis revenu avec tout autre et en l’occurrence un couple de sauvages purs homozygotes, un mâle opaline ino et une femelle opaline. A noter que la mutation opaline est très particulière. Son ancien nom était perlé. En effet, durant la première année les mâles comme les femelles arborent de belles perles et une queue jaune, mais après un an les mâles perdent les perles et la queue devient noire. Ainsi on a un oiseau identique aux sauvages. En revanche les femelles gardent les perles et la queue jaune toute leur vie.
Mâle sauvage pur
Femelle sauvage pure
Mâle opaline ino, on voit bien qu'il n'y a plus de perles jaunes, juste le fond ino
Femelle opaline
Après la quarantaine tout le monde est mélangé, nous sommes en Septembre et tout le monde s’entend à merveille, la petite bande de 6 vit tranquille. Pendant l’hiver je construis 8 nids en bois avec des planches de 2,5cm d’épais et couvercle amovible et chacun de type différent.
Quatre de 45cm de long pour 20cm de profond et 30cm de haut avec à l’intérieur une séparation jusqu’à mi hauteur séparant une « entrée » de la « pièce de couvaison ». Ainsi les parents ne tombent pas directement sur les œufs, ils descendent puis sautent la demi-planche. Cela permet de limiter la casse et également que les parents s’y réfugient au lieu de sortir pendant le contrôle des œufs. Le trou d’envol est de 6cm de diamètre.Ce sont les nids qu’ils préfèrent et que j’ai gardé pour les autres années.
J’avais également fait des nids de même dimension mais verticaux au lieu d’horizontaux et donc sans séparation. J’avais aussi évidé 2 troncs d’arbre. Mais ils n’ont jamais été enclins à nicher dedans.
Bref arrivé au mois de Mars, les couples sont formés. Pas comme je le désirais mais ils sont soudés.Il y a le couple du départ : Opaline X opaline-inoCouple 2 : Sauvage pur homozygoteCouple 3 : opaline-ino X opaline
Je pose les nids et j’espère une belle repro en colonie comme chez de nombreux éleveurs. Sauf que non, le mâle dominant (opaline) s’approprie tout les nids et pourchasse les autres, les bagarres vont au sang et le mâle opalino perd même un ongle.
Donc en catastrophe on cloisonne la partie extérieure en 2 et on met un couple dans chaque plus un couple dans l’abri sans accès extérieur.
On voit la cloison au milieu
Les 3 couples ainsi séparés et accompagnés chacun d’un couple de tourterelles rieuses, le reste se passe bien et chaque couple fait une ponte. Après 3 semaines les petits viennent au monde pour le premier couple mais ils ne les nourrissent pas. Les jeunes meurent en peu de temps. Le même scénario se produit pour les deux autres couple et la saison étant bien avancée et les couple ainsi que moi ayant pris une bonne expérience, je retire les nids et remet tout le monde ensemble pour l’hiver. Aucune tension à signaler, tout va bien et le groupe s’entend à merveille.
Le mois de Février suivant étant particulièrement clément, je pose les séparations et les nids le 15 du mois. Les calopsittes étant assez sales au nid et remuante, je fais bien attention à la préparation des nids. Je mets déjà 1cm de sable de rivière au fond des 2 parties, de manière à empêcher le substrat de coller ou quoi et de faciliter le nettoyage en fin de saison. Par-dessus et uniquement dans la pièce de couvaison je mets 3 bons centimètres de copeaux pour que les œufs soient bien calés. Les accouplements commencent quelques jours après la pose des nids.
Début Mars chaque couple commence la ponte. 20 jours après les petits naissent et la peur grandit qu’ils ne les nourrissent pas. Je leur fait une pâtée maison. Chaque matin je sers une gamelle avec 1/3 de pâtée d’élevage Brunet-Wyon, 1/3 de graines germées et 1/3 de carottes râpées. Les parents nourrissent à merveille et je peux baguer les jeunes au 7ième jour. Les nids sont pleins, 4 à 6 jeunes par nid.
Jeunes opaline ino d'une 20aine de jours. Jeune mâle pour celui là vu les perles très mal faite et très peu présentes
Nichée du couple mâle opaline X femelle opaline ino. On voit un jeune opaline et les autres sauvages tous d'environ 20 jours
Nichée du couple de sauvages purs avec 2 jeunes d'une 20aine de jours
Au bout d’un mois les plus téméraires sortent des nids, il faudra 1 semaine de plus pour les plus peureux qui ne sont pas forcément les derniers nés.
Une fois sortis les jeunes ne volent pas bien du tout les 2 premiers jours mais grimpent très bien. Ils vont se réfugier sur les nids souvent.
Jeune sauvage à la sortie du nid
Comme dit précédemment les jeunes juste sortis du nid ressemblent aux femelles, et ceux durant les 6 premiers mois pour les types sauvage de ma souche.Pour les opalines il en est tout autre.
Pour les opaline-ino comme ici et comme avant sur la photo au nid
Jeune femelle de 35 jours vu les perles bien présentes
Les jeunes sortent du nid avec les perles pour les femelles et quasiment sans perles déjà pour les mâles (encore une fois pour les oiseaux de ma souche, ce n’est pas le cas de tous).
Pour les opaline et les opaline cinnamon (car j’en sors aussi) les 2 sexes sortent du nid avec les perles mais les mâles ont un dos très mal dessiné et avec beaucoup moins de perles que les femelles, c’est flagrant.
Jeune femelle (33 jours), bien marquée, bien perlée, avec un dos bien dessiné.
Jeune mâle de 50 jours, les perles disparaissent déjà.
Après 15 jours voire 3 semaines pour les plus lents, tout ce petit monde est sevré. C’est le moment que je choisis pour enlever les nids, je ne désire qu’une couvée par an pour placer les jeunes sans soucis.
Une fois sevrés les jeunes et les adultes sont tous rassemblés, j’enlève les cloisons et tout le monde s’entend très bien, les parents des uns nourrissant même les petits des autres car même sevrés le nourrissage se fait un peu. Pour conforter les liens sociaux je pense.
2 jeunes opaline ino
Une jeune femelle opaline-cinnamon
Au bout de 4 à 5 mois selon les individus, les changements s’opèrent selon les sexes chez les types sauvage. On voit le masque changer. Pour avoir un oiseau mâle en plumage définitif il faut un bon 8 mois.
En concours, les calopsittes sont souvent présentés. Malheureusement elles sont présentées en cube et non en volière, il faut donc les habituer avant le concours pour ne pas courir à la catastrophe. Pour ma part je ne présente que des jeunes de l’année (et donc seulement des femelles, seules prêtes et muées) vu que je ne peux les garder et je les vends par la suite. Je rentre donc les jeunes dans une cage de 60cm de haut, 40cm de large et 30cm de profondeur avec seule la face avant en grillage, le reste en bois. Ainsi les oiseaux ne s’abiment pas au début quand ils volent et se tapent et ils s’habituent au cadre d’un cube de concours. Ils apprennent également à boire dans les abreuvoirs siphoïdes.Les critères principaux qui seront jugés seront la forme, la ligne de l’oiseau qui doit être élancé. Mais la couleur a également toute son importance. Critère qui rajoute de la difficulté sur les calopsittes, la huppe, qui doit être la plus longue possible et pas sous les 4cm.
Pour exemple cet oiseau qui fait 89 points à cause de la huppe, trop courte.
Au niveau du coût de ces oiseaux, il faut savoir que les prix ont bien baissé et il n’est pas rare aujourd’hui de trouver dans des bourses des oiseaux à 10€ peu importe la mutation. En général les mutations de base et anciennes s’échangent entre 10 et 20€ l’oiseau.
Voilà pour mon expérience avec les calopsittes. Nous sommes en 2013 et j’élève toujours cette espèce avec les trois même couples et tout est bien réglé et toujours aussi agréable.Espérant vous avoir donné envie de vous lancer dans l’expérience.
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